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29/01/2012

A bout de souffle

Mon beau-père disait toujours: "tu n'as rien donné si tu n'as pas tout donné!" Là, je crois être allée jusqu'au bout de ce que je pouvais faire et je me sens complètement rétamée, vidée, assagie. Entreprendre est une jouissance pour moi, créer, remuer, découvrir, aller de l'avant. Ma mission cette fois était plus délicate, il me fallait défaire ce qui m'avait faite pendant plus de vingt ans pour satisfaire à une pression économique de plus en plus prégante et coller davantage au marché. Cela demande plus d'énergie encore, une sorte de deuil doit être fait et en même temps une énergie créatrice est à insufler. C'est fait. Deux moi de dur labeur, deux mois alternant la nostalgie de la perte et l'euphorie de l'aventure nouvelle, deux mois physiquement éprouvant et moralement épuisant, deux mois à coordonner les équipes d'ouvriers, à mettre la main à la pâte, à gérer les états d'âme des uns et des autres, à affronter sa peur, à construire, à édifier. Tout penser, tout élaborer, tout mettre en place. Deux mois d'intensité. Je ressens aujourd'hui un grand apaisement, je me sens agrandie, je ne sais comment dire cette place qu'a libérée en moi ce changement. J'ai mué. Pendant toute une nuit il y a de ça quelques jours, j'ai transpiré comme jamais, je sentais la nouvelle femme se faire larvée au fond de mon lit sous ma couette rayée. Au réveil j'ai eu l'impression de ne plus être la même. A bout de souffle, oui, mais en paix. La récompensse du travail bien fait. Yeah!

 

18/01/2012

Schumann op.54 (mov.1)

 

16/01/2012

Rage de vivre

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Sortir de moi cette rage indulgente qui macère comme un vieil alcool de fruits mûrs. M'extraire. Embraser mes reins au feu de ce que je veux faire. M'exprimer. Arriver à crier, à exiger, à ne plus être gentille, ne plus craindre mon besoin de puissance. Tenter ma vérité. Atteindre la sérénité du travail accompli avec toute la violence qu'il importe. Rager, rugir, roussir, rattraper au vol les minutes perdues à me blottir apeurée dans ma propre cervelle pour ne pas avoir à voir, à ressentir, à subir. Appréhender l'existence dans tous ses multiples, me frotter au pire, m'offrir au meilleur. Dégainer mes sens. M'aventurer. Atteindre l'extase de l'ombre comme celui de la lumière. Goûter le monde. Me corrompre, m'étonner. Redevenir sauvage. Éructer. Respirer. Adorer. M'emballer. Me passionner. Déchirer. Ne plus craindre de souffrir. Agir. Étendre mon grand corps, le dépasser, aller au-delà de mes chimères, caresser mes rêves, dégommer les frontières, écrire. Donner du champ à l'esprit. Vaincre.

Il faudrait pouvoir tout vivre.

 

11/01/2012

Le Blues indolent

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podcast

- Le Blues indolent- Jeanne Moreau -

 

 

27/12/2011

Entre-deux

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- Photo Serge Lutens -



podcast
- Blue - Cat Power -

 

 

26/12/2011

Du rêve

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" Le rêve procède à une véritable déconstruction de l'univers du dormeur et à une fabrication de "mondes possibles". Autrement dit, le rêve est un inlassable fabricant d'hypothèses. C'est là sa principale dynamique. Il puise évidemment ses matériaux dans l'expérience du rêveur, ses perceptions, ses pensées, ses souvenirs, ses problèmes surtout! Il fragmente ces matériaux en éléments discrets et les recombine en assemblages nouveaux qu'il présente au dormeur comme des scènes vécues, ainsi que l'on projetterait un film. De là, cette sensation d'étrangeté. Il est à la fois expérience intime, mais aussi externe puisque le rêve est perception."

- Tobie Nathan - La nouvelle interprétation des rêves -





15/12/2011

à quoi il sert

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- Mises à nu -

 


podcast

- A quoi il sert - France Gall -

 

 

11/12/2011

toujours en réflexion apnéique

Je m'inspire, j'élabore, je construis, j'envisage. Je crée petit à petit dans le fond de ma tête l'avenir incertain de mes jours à venir. Grisant, fatiguant, jouissif, effrayant et fabuleux. J'aime entreprendre et réaliser après avoir rudement secoué mes méninges tout en faisant confiance à mon intuition. Tant à apprendre encore et à explorer. Nous sommes si denses et si fabuleusement riches qu'il ne faut jamais craindre d'aller dans ce soi magique qui nous constitue et qui nous effraie tant. De découvertes en découvertes, la poésie agissante en nous s'épanouit et donne de l'essence à notre existence. Rien de meilleur ni de comparable à ce plaisir de créer, si ce n'est peut-être celui d'aimer.

 

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- Photo Neil Craver -

 

 

30/11/2011

Trois Gnossiennes

 

 

 

 

26/11/2011

J'ai le coeur gros.

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- Les larmes - Man Ray -

 

 

20/11/2011

Être

 

Être, renaître ma naissance
Dans une aube de craie
Sous la lune de sang
Aux termes d'un hiver mourant

Être, émerger du silence
Voir briller au soleil
Les givres de mon coeur
Présage d'un printemps meilleur

Être le fruit et la semence
Dans un sol épuisé
Et fleurir en exil
Comme un arbre éclaté d'avril

Être, apprendre à me connaître
Garder les yeux ouverts
Et n'être rien qu'un être de chair

Pour aimer jusqu'à la mort
Et au-delà peut-être
Être l'âme séparée du corps
Pour aimer jusqu'à la mort
Même au-delà encore

Être la voix de mes naufrages
Le verbe retrouvé
Lavé de tout défaut
Épousant le chemin des mots

Être, échapper au chantage
De tous les lieux communs
Éteindre mes volcans
Dompter et chevaucher mon temps

Être le geste qui engage
L'avenir repensé
Artisan du retour
Au simple rituel d'amour

Être, mourir pour mieux renaître
Des mensonges d'antan
Et n'être rien qu'un être
Vivant

Être...


- Charles Aznavour -



19/11/2011

exister c'est co-exister*

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- Auto-portrait de Françis Bacon -

 

" Nous employons constamment dans la vie courante le verbe "se tourmenter", sans d'ailleurs suffisamment prendre garde à tout ce qu'implique ici la forme pronominale; car "se tourmenter" c'est vraiment être son propre tortionnaire. En réalité, rien n'est plus important que de s'interroger sur ce paradoxe, c'est-dire de se demander comment il peut se faire que nous devenions dans certains cas -et cela de façon la plus active- notre propre ennemi. Cette possibilité ne peut-être qu'enracinée profondément dans notre structure."

- Gabriel MarcelEn exergue de "Sylvia au bout du rouleau ivre" de Christian Mistral -



* Du même auteur, Gabriel Marcel

09/11/2011

2 grammes d'alcool dans le sang

 

C'est beaucoup. Vaut mieux ne pas prendre le volant. Pourtant, écrire, n'est-ce pas d'une certaine manière tenir les rennes de sa vie, fuyante, insaisissable, et si étourdissante. Ecrire n'est-ce pas conduire? Les vapeurs de l'alcool n'ont pas que des effets meurtriers, elles peuvent même parfois remettre le pied à l'étrier! In vino véritas, à ce qu'il paraît. Ouais. C'est vrai. L'alcool inhibe d'un côté, l'alcool permet de l'autre. Avec modération, pas la peine de se torcher, là on perd tout de ce qui s'ouvre alors. Ce qui s'ouvre n'est pas forcément limpide, ni doux, ni facilement acceptable mais en nous. Alors, je m'interroge. C'est quoi le plus important. Sentir son sang alcoolisé couler dans ses veines ou ne pas se sentir vivant? C'est quoi le plus précieux de tout ce qu'on possède? 

Ressentir, peut-être?  

 

 

07/11/2011

mouv'

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02/11/2011

désirs

 

23/10/2011

Sang d'encre

écriture,virginia woolf,femme,art,photographie,partage,humain

 

" Tous les secrets de l'âme d'un auteur, toutes ses expériences, toutes les qualités de son esprit sont gravés dans son oeuvre."

- Virginia Woolf -

 

 

15/10/2011

Nous aurons pour nous l'éternité, dans le bleu toute l'immensité...

 

08/10/2011

passage à l'acte

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15/09/2011

Il suffit d'avancer pour vivre

 

23/08/2011

Be

On me dit sincère, entière, honnête. Ah? On pense que je ne dis que ce que je pense et que je ne fais que ce que je dis. Oh! J'inspire confiance, la bonne nouvelle. Il paraît même que je ne mens jamais. Ouch! De l'art de tromper son monde, serais-je passée maître? Beaucoup pensent savoir, beaucoup pensent me connaître, même que certains prétendre le savoir mieux que moi, foutaises! Je ne suis pas un ange, sainte encore moins, diablerie et suppôt de Satan comme le suppute mon père, non plus. Humaine tout au plus. J'y tends. Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre mais qu'il se dépêche, non de Dieu! Je n'ai pas envie d'attendre cent sept ans.

J'ai haï, j'ai trompé, j'ai fait mal et souffrir, j'ai torturé ma pauvre mère dit-elle, je me suis égarée, me suis compromise, me compromets encore, comment faire autrement? Je bois, je rêve, j'aspire. J'aime la gourmandise, l'amour, le sexe, la poésie, lire et... imaginer. Je pète. De plus en plus avec l'âge, plus jeune ça m'était interdit et plus encore, sévèrement puni. Suis allée pendant des heures à genoux sur la grille du radiateur pour un pet dans la voiture de père au retour de la messe. Péter dans le cuir c'est si jouissif quand ça n'est pas permis. Comme enjamber la nonne du pensionnat, danser West Side Story sur le toit  du collège en robe de nuit fleurie des rêves pleins les bras, faire le mur pour aller au cinéma, se prendre pour Lady Chatterley à quinze ans et l'être encore un peu à quarante-cinq, vivre dangereusement, surprendre.

Je ne suis pas perçue comme je suis, je me garde de l'être. J'aime trop les extrêmes et la fantaisie, ne suis pas un long fleuve tranquille. Je suis en vie. Blue. Be. Gonflée de paradoxe et d'espoirs enfantins. Femme, fille, petite et vieille. Suis-je une mélodie, une symphonie, un requiem? Ou une musique de chambre? J'ai toujours eu une affection particulière pour le concerto, l'instrument et l'orchestre. Pas aussi humble que je voudrais l'être. Fière. La dernière fois que j'ai baissé les yeux devant maman qui me l'ordonnait très souvent, je me suis jurée de ne pas avoir à me remettre en situation de le faire. J'ai trahi ce serment, avalé des couleuvres, pris de la graine, suffisamment.

J'ai construit, oeuvré, démoli, rebâti, espéré sans relâche. La passion que je mets à faire ou à défaire est mon carburant, ma marque de fabrique, ma signature de la pointe de l'épée. Je ne renonce pas. Je plie, je m'adapte, je comprends. Je reconnais, résiste, riposte. Je réfléchis, je vis, j'écris. Je suis.